mercredi 23 novembre 2011

Saclay, un hub à l'envers


Saclay, un hub à l'envers

LEMONDE | 09.11.11 | 14h48   •  Mis à jour le 09.11.11 | 14h49


Saclay est-il l'education hub français ? Ici et là, des Etats qui veulent se faire un nom dans l'économie de la connaissance se dotent de campus cinq étoiles : ces education hubs ont pour mission d'attirer les meilleurs acteurs de l'enseignement supérieur pour créer du savoir, de l'innovation et de la richesse.

Lancée en 2008, l'idée de créer un "super campus" sur le plateau de Saclay, dans la banlieue sud de Paris, a pour objectif d'y voir éclore l'un des "dix premiers hauts lieux d'enseignement et de recherche dans le monde". Deux universités, une école normale supérieure, dix écoles d'ingénieurs et de management et six organismes de recherche, notamment, sont invités à regrouper leurs forces pour constituer un pôle qui pourra rivaliser avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT) ou Cambridge.

Démarche "révolutionnaire"

La volonté affichée de concentrer l'excellence ( établissements, enseignants-chercheurs, étudiants) pour créer un campus d'élite qui compte à l'international (en termes de classements, entre autres) relève du hub. La démarche de Saclay peut apparaître "révolutionnaire en France, souligne Stéphan Vincent-Lancrin, chef de projet à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), car elle regroupe des établissements indépendants depuis longtemps. Mais il s'agit d'une logique domestique d'innovation, à la différence des hubs, dont la majorité des étudiants sont étrangers, et qui s'appuient sur la réputation d'établissements étrangers".

La comparaison s'arrête ainsi là. Saclay n'a pas pour but de créer ex nihilo un pôle de niveau mondial en invitant de grands noms d'ailleurs. "Ce serait presque l'inverse, souligne Dominique Vernay, président de la Fondation de coopération scientifique du campus Paris-Saclay. En France, on a un passé riche qui a donné naissance à de nombreux établissements. Mais on a un peu perdu pied en matière de visibilité internationale. On s'organise donc avec nos propres forces. La question de l'implantation d'universités étrangères ne se pose pas aujourd'hui."

Benoît Floc'h

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